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C'est une chose étrange à la fin que le monde

Lundi 11 octobre 2010 à 19:19

Je me rappelle encore. Les sourires, la joie et les rires. On y était au pays de la joie et de la bière noire. Cette Ile D'Emeraude dont tout le monde nous parlait. Le Connemara, se prairies et ses lac, tout était comme dans cette chanson qui rimait avec papa. Un appel, juste pour lui dire "J'y suis !" Et puis cette question qui tombe comme un couperet. "Loïc, t'es assis ?" Alors là j'ai su et j'ai prié pour qu'il ne finisse pas sa phrase. Il ne pouvait pas être parti. Pas maintenant. Pas comme ça. Pas sans moi. Et pourtant il l'a fini cette putain de phrase. Et c'était comme si on m'avait enlevé tous mes repères. Tout semblait irréel. La tête qui tournait comme une boussole qui cherche son nord. Un monde qui s'écroule. C'était le monde d'après. Tout était absurde. Plus rien n'avait de sens. Je m'en souvient encore. Assis sur ce muret, des heures ont semblé passer, le regard dans le vide face à l'incompréhension d'une raison qui veut pas capter, qui se dit "Non! Non ! Non! C'est pas possible, je vais me réveiller et on va me dire que tout ça n'était qu'un cauchemar."

Je me souviens de chaque détails, de cette boutique Victorinox qui nous avait tous fait sourire, ce petit tea-room au milieu d'un village qui semblait désert, T. qui, comme à son habitude s'offrait quelques pâtisseries tout en pseudo-draguant J., L. qui s'était lancé dans une bataille de regard dantesque contre J. et M., G. qui se plaisait à nous raconter tout ce qu'il savait de l'Irlande tout en feuilletant un quotidien local et puis N. qui ne disait pas grand chose, un peu à l'écart comme toujours, mais qui souriait des bêtises des autres, comme à son habitude.

Et moi je m'étais mis à l'écart, j'étais sortit, je m'étais isolé. Et je m'étais assis sur ce rebord. Combien de temps cela a-t-il duré ? J'en sais trop rien quelques minutes ? Quelques heures ? Le temps ne suivait plus son cour normal, j'étais juste là, comme déconnecté.
Puis ils sont sortit, avec de grands éclats de rire. Sûrement G. qui venait d'en sortir une bien belle. Et là ils m'ont vu, le regard vide. "Was hast du Loïc ?" J'ai tourné la tête, presque machinalement, et là...et là l'information est enfin arrivée à mon cerveau.IL n'était pas partit, IL était mort, IL était mort et ne reviendrait plus, c'était clair. Fini. Plus jamais je ne reverrai ce regard qui pétillait derrière ces lunettes, plus jamais je ne le verrai à la Place du Midi entrain de boire son ballon de blanc, plus jamais je n'entendrai son "Nom de tonnerre va !" que j'aimais tant. Plus jamais.

"Mein Grossvater ist gestorben." J'éclatais, enfin, pour la première fois. Je fondais littéralement, la douleur sortait de tous les pores de ma peau, et mes larmes salaient mes joues avec plus d'intensité que jamais avant cela. C'en était presque pathétique, mais je m'en fichais, j'avais mal. Ca devait sortir. Je me décomposais sur place. C'est comme s'ils m'avaient rammené à la réalité et que soudainement, eux, m'avaient fait comprendre que ce cauchemar était bien réel, que tout ça putain ça ne changerait pas.


Le soleil brillait, le vent soufflait, les lacs s'étendaient comme d'immenses miroirs sur le sol. Un spectacle magnifique mais qui ne voulait plus rien dire. Toi tu n'étais plus là et le monde était laid, très laid.

Dimanche 10 octobre 2010 à 14:52

Dimanche 3 octobre 2010 à 2:24

SOS.
Help.
À l'aide.
Quelqu'un, juste une lumière, juste savoir qu'il y a une sortie.

SOS d'un terrien en détresse.

Dimanche 26 septembre 2010 à 19:11

Il y a des fois tout semble étrange, bizarre, surnaturel. Tout tourne et puis s'arrête et puis nous on est la comme des cons, à ne plus savoir que faire, où aller, que dire, que penser. Plus rien ne semble d'avoir de sens, ni dessus, ni dessous. On se sent comme des Indiens dans la ville, à moitié nus dans un monde de gens bien sapés, "bien éduqués", propres sur eux avec des jobs solides, des buts dans la vie et surtout une sainte horreur de ce qui sort de l'ordinaire.

Alors on commence à se demander ce qu'on fait là, pourquoi on avance, pourquoi on se lève chaque matin comme un bon millier d'abrutis pour aller prendre son bus, de la musique à plein tube dans les oreilles et le regard fixé sur ses pieds comme s'ils représentaient la plus belle chose au monde, simplement pour ne pas croiser le regard des "autres".

On commence à prendre du recul, à se dire que tout ça c'est bien stupide, qu'on étouffe, qu'on peut plus respirer, qu'on veut de l'air, tout simplement de l'air. Et pourtant on reste plantés là comme des cons, à simplement suivre le train-train quotidien. On ne veut pas mais pourtant on suit le déroulement des choses en se trouvant des excuses. "Bah je le ferai demain" ou alors "Oui mais bon tout seul c'est pas drôle." On se trouve des excuses parce que finalement on a toujours vécu là-dedans et qu'on n'est pas pas prêt de changer. Et pourtant tout ça nous énerve, on et les premiers à s'insurger contre quoi que ce soit qui nous semble "injuste" pour au final n'avoir que de belles et grandes paroles sans se bouger le moins du monde ce que appelle communément notre cul.

Et puis il y a la solitude. On est entouré de gens, ça grouille, ça foisonne. On voit passer des visages à tour de bras mais on n'en retient pas un seul et pas un seul ne semble nous sourire. On crève tout simplement dans son coin, parce que finalement les autres se foutent bien de nous et qui sait peut-être qu'on se fou bien des autres ? Mais pourtant là-haut, à gauche dans cette putain de poitrine ça brûle, mais on sait bien que quoi que l'on fasse on restera seuls. Ca sera toujours le même refrain. Alors on marche au milieu de tout ces visages et on n'est simplement qu'un inconnu en plus, un grain de sable dans un désert de ce qu'on appelle bien pompeusement "humanité".

Alors on se dit que tout ça devrait changer, que les gens devraient arrêter d'avoir des mines de croque-mort et se parler au lieu de rester prostrés dans leur coin...et pourtant ce n'est pas nous qui ferions le premier pas. Mais on le pense hein ! Alors on se donne bonne conscience en se disant qu'un jour on changera tout ça.

Mais pourtant le monde semble insipide. Les journées passent et se ressemblent. C'est toujours la même routine, toujours les mêmes conneries. On croit qu'on pourra changer le monde et pourtant on ne fait rien, on ne fera rien parce qu'on est tout simplement pas capable de se dire qu'on veut  être différents et que tout ça, tout cette merde ne peut plus continuer ainsi. Mais le monde continue de tourner, tout le monde continue sa petite besogne dans son coin, sans se préoccuper le moins du monde de ce que demain pourrait être, sans se préoccuper que le monde en fait ne tourne plus, que tout ça n'existe plus, que tout ça n'est qu'une belle mascarade.

Dites-moi : Mais qu'est-ce qu'on fou ici ?

Vendredi 27 août 2010 à 12:15

J'avais promis de pas pleurer. J'avais promis de plus pleurer. Je t'assure j'ai essayé, parce que d'autres avaient besoin de moi, mais aujourd'hui j'ai craqué. Tout ça n'avait aucun rapport avec toi, aucun mais pourtant je suis tombé.

Il a plu sur mes joues aujourd'hui. Tu  sais je crois que le pire dans tout ça, c'est de t'avoir perdu.
Le pire dans tout ça c'est que tu n'es plus là pour tous nous regarder de loin de ton petit air bienveillant et autoritaire qui, au fond, ne faisait depuis longtemps plus peur à personne.

Le pire c'est que toi t'étais mon enfance. Et cette enfance on me l'a prise.

Tu vois, grand-papa, le pire c'est que t'auras jamais eu l'occasion d'être fier de moi, de me voir finir le collège, de me voir réaliser mon rêve de gosse et entrer à l'uni. Et moi je voulais tellement que tu sois fier de moi. Je voulais tellement que tu puisses dire, fier et avec ton sourire qui valait mille soleils : "C'est mon petit-fils vous savez." Et tu vois tout ça putain ce que ça me crève le coeur.
Alors tu vois papi Paul, si t'es bien là où on le dit, tu diras au "Grand Patron" que tout ça c'est pas juste. Mille tonnerres va !! Parce que moi j'avais encore besoin de toi. Je fais quoi moi maintenant sans repère ?

Tu vois, jeune homme, tu me manques bordel. Tu me manques. J'ai plus besoin de toi que jamais au par-avant et tu n'es plus là. Et on vient me dire qu'il y a une justice ? Qu'il y a un dieu qui nous aime ? À d'autres. À d'autres ces conneries.
 

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