Alors on commence à se demander ce qu'on fait là, pourquoi on avance, pourquoi on se lève chaque matin comme un bon millier d'abrutis pour aller prendre son bus, de la musique à plein tube dans les oreilles et le regard fixé sur ses pieds comme s'ils représentaient la plus belle chose au monde, simplement pour ne pas croiser le regard des "autres".
On commence à prendre du recul, à se dire que tout ça c'est bien stupide, qu'on étouffe, qu'on peut plus respirer, qu'on veut de l'air, tout simplement de l'air. Et pourtant on reste plantés là comme des cons, à simplement suivre le train-train quotidien. On ne veut pas mais pourtant on suit le déroulement des choses en se trouvant des excuses. "Bah je le ferai demain" ou alors "Oui mais bon tout seul c'est pas drôle." On se trouve des excuses parce que finalement on a toujours vécu là-dedans et qu'on n'est pas pas prêt de changer. Et pourtant tout ça nous énerve, on et les premiers à s'insurger contre quoi que ce soit qui nous semble "injuste" pour au final n'avoir que de belles et grandes paroles sans se bouger le moins du monde ce que appelle communément notre cul.
Et puis il y a la solitude. On est entouré de gens, ça grouille, ça foisonne. On voit passer des visages à tour de bras mais on n'en retient pas un seul et pas un seul ne semble nous sourire. On crève tout simplement dans son coin, parce que finalement les autres se foutent bien de nous et qui sait peut-être qu'on se fou bien des autres ? Mais pourtant là-haut, à gauche dans cette putain de poitrine ça brûle, mais on sait bien que quoi que l'on fasse on restera seuls. Ca sera toujours le même refrain. Alors on marche au milieu de tout ces visages et on n'est simplement qu'un inconnu en plus, un grain de sable dans un désert de ce qu'on appelle bien pompeusement "humanité".
Alors on se dit que tout ça devrait changer, que les gens devraient arrêter d'avoir des mines de croque-mort et se parler au lieu de rester prostrés dans leur coin...et pourtant ce n'est pas nous qui ferions le premier pas. Mais on le pense hein ! Alors on se donne bonne conscience en se disant qu'un jour on changera tout ça.
Mais pourtant le monde semble insipide. Les journées passent et se ressemblent. C'est toujours la même routine, toujours les mêmes conneries. On croit qu'on pourra changer le monde et pourtant on ne fait rien, on ne fera rien parce qu'on est tout simplement pas capable de se dire qu'on veut être différents et que tout ça, tout cette merde ne peut plus continuer ainsi. Mais le monde continue de tourner, tout le monde continue sa petite besogne dans son coin, sans se préoccuper le moins du monde de ce que demain pourrait être, sans se préoccuper que le monde en fait ne tourne plus, que tout ça n'existe plus, que tout ça n'est qu'une belle mascarade.
Dites-moi : Mais qu'est-ce qu'on fou ici ?