Voilà, ceci est ma petite contribution à l'atelier "Les Jolies Plumes" auquel je participe pour la première fois. Pour celles et ceux qui viennent me lire ici, vous remarquerez bien vite que le blog a piètre allure...À vrai dire vous verrez surtout que la plupart des textes datent. Ca fait un moment que je n'ai plus rien posté ici et je n'ai pas réellement l'intention d'écrire beaucoup plus ici à l'avenir que les thèmes qui nous serrons proposés pour "Les Jolies Plumes". Ceci explique donc assez facilement le "physique" du blog que je ne retoucherai pas, tout simplement car ce n'est pas le plus important.
Je me permets d'expliquer rapidement mon texte. Le sujet était donc : "Et si ?" On a tous des regrets. Et si l'on pouvait remonter le temps, revenir en arrière et faire d'autres choix, prendre d'autres décisions ? Votre personnage a cette possibilité, alors, que va-t-il changer dans sa vie et quel impact ce changement aura-t-il ? A la première lecture du thème, je me suis dit qu'il était fait pour moi...le "Et si ?" en tous les cas...le reste ne me parlait pas beaucoup...j'ai donc décidé de prendre quelques libertés. Le texte ne parlera pas de choix différents dans une vie, ni de leur impact sur la suite de la vie d'un personnage. Je parle ici de moi, et non pas d'un quelconque personnage, je trouve cela plus authentique, plus "brute de décoffrage" et j'espère que c'est ce que vous ressentirez en lisant tout cela. "Et si ?" pour moi représente la croisée des chemins, les possibles qui s'ouvrent mais surtout ce monde parallèle que l'on se crée et que l'on ose pas toujours vivre..."Et si" c'est la frustration, c'est la peur de se lancer dans ce qui pourrait être une magnifique histoire...
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On se demande tous un beau jour si on a pris le bon chemin, si on a emprunté les bonnes routes, si les pavés que nous avons foulés nous étaient bel et bien destinés… Pas un jour ne passe sans que je ne me demande si j’ai pris la bonne voie au carrefour, pas une seule seconde ne se passe sans que je me demande quel impact aurait eu sur ma vie un mot prononcé différemment, un silence hurlé, un cri étouffé. Quoi qu’il arrive, ce sont des questions qui se succèdent, telles des gouttes de pluie. « Ai-je fait le bon choix ? Suis-je au bon endroit ? Est-ce que je suis entouré des bonnes personnes ? Est-ce que je leur apporte ne serait-ce qu’un seul petit quelque chose ? Suis-je à ma place avec eux ? » Puis petit à petit les gouttes se font plus denses, se succèdent de plus en plus rapidement et c’est la panique à bord, le vent se lève, c’est la tempête, les éclairs qui zèbrent le ciel les uns après les autres et le tonnerre qui gronde : « Qui suis-je ? Où suis-je ? Dans quel état j’ère ? Que fais-je ici bas ? Mais surtout, surtout oui : Qui suis-je ? »
On cherche tous à savoir qui l’on est, quelle est notre place dans ce monde…mais surtout, on essaye de suivre cette folie ambiante. Ca va vite, trop vite, beaucoup trop vite ! On nous dit qu’il faut apprendre pour pouvoir trouver un travail, trouver un travail pour avoir de l’argent, avoir de l’argent pour avoir une belle vie, avoir une belle vie pour être heureux. Tout semble être simple, il faut « juste » trouver sa voie et s’y tenir sa vie durant, il faut « juste » trouver « la » bonne personne avec qui passer sa vie. J’ai toujours cette impression un peu amère que la vie est « simple » car il faut « juste » faire « juste ». Les codes sont là, il ne faut « que » les appliquer, se conformer, avancer selon ce que l’on attend de nous…À vrai dire j’ai l’impression de ne pas vivre à la bonne époque…aujourd’hui tout est tracé, aseptisé…il n’y a plus aucun voyage qui n’a déjà été fait, il n’y a plus d’horizons à découvrir qui ne fut déjà foulé un jour, il n’y a plus de bateau voguant vers des terres inconnues. Non…aujourd’hui on « planifie » car il ne faut pas prendre de « risque ». Alors oui on se conforme, on avance comme on nous le demande et on laisse de côté ce bon millier de tempêtes qui rugissent à l’unisson dans une petite bouteille de verre pas plus grande que notre poing, qui se loge dans notre estomac et nous lessive le ventre en permanence. On se dit que ce n’est pas « normal » et du coup on essaye de se normaliser, de s’aseptiser, de se conformer et l’on se dit que c’est bien chez nous que ça cloche si l’on ne sent pas « à sa place » si l’on ne trouve pas « sa » voie, si l’on ne comprend pas comment les autres font pour se satisfaire de tout ça.
Parfois cependant – dans des moments d’intense narcissisme et d’égocentrisme je l’avoue – je me dis que ce n’est pas moi qui ai tord, mais les autres. Non pas qu’ils ne veulent pas comprendre mais tout simplement qu’ils ne peuvent pas. Car dans ma tête, c'est un bric-à-brac de désordre et de bazar, un fourbi des pensées les plus hétérocycliques. Un tintamarre de cacophonies des plus dysharmonieuses, un barouf du diable, un boucan d'enfer, ça fait un raffut pas possible vous imaginez pas. Ca se bouscule, ça se cogne, ça va dans un sens, puis dans l'autre. Ca n'a ni queue, ni tête, ça fait des pieds et des mains, ça hurle à tue-tête ça prend ses jambes à son cou, ça revient dard dard, ça prend tout au pied de la lettre et pourtant ça n'est jamais sérieux. Tout ça en un joyeux tohu-bohu. Bref c'est un grand ramdam qui, ma foi, ne veut pas dire grand chose et ne mène nul part, et encore moins à Rome. En clair, ça ne l'est pas, et en gros ça l'est un peu trop. C'est souvent très vague, à l'âme et parfois un peu trop terre-à-terre, même si je suis un peu dans lune. Des fois on me demande de redescendre sur terre mais tout de suite je vogue vers d'autres cieux et pourtant je n'en perds pas le nord, mais en tout cas la raison, qui elle ma foi a tord, ou a raison qui sait ? Vous n'avez rien compris ? Tant mieux car à vrai dire je ne sais même pas moi si je comprends réellement tout ça. Le fait est que ça ne s’arrête pas. Alors quid me direz-vous ?
Rien justement….strictement rien. La plupart du temps des silences, le plus souvent des remises en question qui ne s’arrêtent pas, à chercher la petite bête chez moi et non chez les autres…mais surtout…une envie viscérale de hurler et ne plus s’arrêter. Une envie de dire : "Je suis là…Je vis ! JE SUIS ! HEY HO ! VOUS M’ECOUTEZ ?! VOUS ÊTES LA ?! BON SANG MAIS REGARDEZ-MOI !!! Vous ne comprenez pas que vos codes m’étouffent ? Que vos saloperies de « normes » m’emprisonnent, m’enferment et m’empêchent « d’être » ?"
Mais tout ça me fait peur, horriblement peur….car au final la seule question qui reste dans tout ça me terrifie : "Et si « je » était un autre ? "
Je te retrouve tellement. Et j aurais mille façons de te rassurer, mais seulement pas les mots appropriés pour les exprimer. Mais il y a une chose que tu dois savoir, c est que oui bien souvent c est chez les autres que ça cloche, ou alors peut être qu on ne veut voir que ce qu on veut voir.
Un patient m a dit un jour: ça doit être chiant dans la tête des gens qui n ont pas toutes ces idées.
J y ai réfléchi, et tu devrais faire pareil