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C'est une chose étrange à la fin que le monde

Dimanche 6 septembre 2015 à 23:28

Pour ce thème de septembre, on vous propose de prolonger les vacances :


"Le sel sur la peau, des grains de sables coincés entre les doigts de pieds, un chapeau en paille ou bien un foulard dans le cheveux. Pour certains, c’est la définition parfaite des vacances. Pour d’autres, ce sont de grandes randonnées entres les massifs qui ne sont plus enneigés. Vous ou votre personnage êtes aussi en vacances. Mais que sont les vacances pour vous/lui ? A quoi se résument-elles ? Avec qui êtes-vous/est-il ? A t-il vraiment des vacances ou en rêve t-il juste ? Et si les vacances c’était aussi seulement s’échapper 5 minutes dans ses pensées lors d’une réunion ?"

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Quoi de plus représentatif des vacances que les cartes postales ? Ces quelques mots que l’on envoie de son voyage vers ceux que l’on a laissé derrière, que l’on a laissé à la réalité brute de la routine et du quotidien. Ces quelques lignes qui, de cet échappatoire, de cette fuite temporaire de ce présent qui nous semble quelque peu trop présent, cherchent à ne garder que ces liens qui nous semblent somme toute les plus vitaux, les plus essentiels.

L’on choisit en général la plus belle image, celle qui représente au mieux ce nouveau présent éphémère, ce présent qui si tôt embrassé se transforme en passé futur et qui se doit d’être le héraut de cette condition de liberté passagère trop tôt transformée en âge d’or perdu par la prison du quotidien retrouvé.

Ces cartes n’attendent pas de réponse. Elles ne sont que les versions modernes de la bouteille jetée à la mer. Elles sont un S.O.S. du condamné sachant que sa marche vers l’échafaud est prochaine, une tentative désespérée de laisser une trace, d’être vu, de dire au monde que l’on a existé, que l’on veut, que l’on a besoin d’être vu.

Je n’ai pas de belle image à te montrer. Peut-être est-ce simplement parce que ce présent si fuyant que je vis maintenant est parasité par ce futur que je trouverai immanquablement trop soudainement, trop violemment. Je n’ai pas d’image à te montrer car, si je suis en « vacances », elles ne sont pas de celles que l’on se targue d’avoir vécu.

Vacances, du latin vacare : être oisif, être vacant...être vide. Cette carte que je t’écris ne s’affuble d’aucune image, elle ne porte le timbre d’aucun pays exotique, le tampon d’aucun office postal, tu remarqueras d’ailleurs qu’aucune adresse n’y figure, ni même ton nom. C’est la bouteille à la mer que je t’envoie, c’est celle dont je sais qu’elle n’aura aucune réponse, c’est celle qui veut te dire : « je suis là, j’existe… ». C’est la carte que je t’écris silencieusement de cet exil passager que je vis quotidiennement, de ces brefs moments de déconnexion qui m’arrivent lorsque ce monde est trop lourd à porter, lorsque je préfère me taire plutôt que hurler, lorsque je tronque ma liberté pour ne pas heurter celle des autres. Cette liberté, je me la crée l’espace d’un instant. Je vogue « ailleurs », je suis « sur une autre planète », « dans la lune »…je rêve tout simplement. Plongé dans mes pensées, le monde n’est plus réel, il n’y a plus que ce que je vois défiler dans mon esprit qui a corps.

Je suis en vacances, je m’échappe, parfois sous tes yeux, de ce monde dans lequel tout doit être expliqué, où tout le monde doit avoir un avis sur tout, où tout le monde donne des leçons et où tout le monde sait tout et surtout dans lequel je me perds car je ne sais rien, dans ce monde là oui je m’échappe.

Assis à cette table, dans ce bar où je vous vois tous si heureux, où je vous entends rire et discuter joyeusement, je m’échappe. La cause ? Je n’en sais trop rien, sûrement une certitude énoncée sur laquelle je me suis arrêtée, que j’ai essayé de comprendre et de faire mienne en vain et sur laquelle j’ai commencé à débattre contre moi-même, « je » n’étant évidemment pas d’accord avec « moi », comme d’habitude.

Assis à cette table, si près de toi et pourtant si loin, je te lance une bouteille à la mer dont tu n'as pas connaissance, que tu ne recevras jamais et à laquelle tu ne répondras donc pas. Je suis vacant…je suis vide.

Mardi 3 février 2015 à 23:42

Voici ma 2ème participation à l’atelier « Les Jolies Plumes » dont le thème était, ce mois-ci, la description d’un moment de la vie de notre personnage au moyen de sens et du ressenti. Le texte décrit une crise d'épilepsie (/maladie que j'ai) et plus particulièrement le réveil d'après-crise. J'espère qu'il vous plaira et qu'il saura rendre la désorientation que l'on vit au "retour" d'une crise...Si d'aventure vous êtes atteint de ce mal ou que vous connaissez quelqu'un qui l'est, j'apprécierai volontiers un feedback : est-ce que vous (ou votre connaissance) ressent ce genre de choses oui ou non et si non quel genre de sentiments ? Merci d'avance !
Et si vous souhaitez participer à l’atelier, n’hésitez pas à écrire un mail à
latelierdesjoliesplumes@gmail.com.

 

 

Petit à petit, il ouvre les yeux sans comprendre tout à fait ni où il est, ni qui il est. Rien. Un cerveau qui essaye désespérément de se reconnecter mais qui plante encore et encore. C’est comme si le disque dur cherchait désespérément à relancer le programme, sans y arriver. Et puis il y a cette impression que la tête va éclater, cette impression d’avoir un concert de batteries dans la tête, un immense solo à la Whiplash dans la tronche, tout ça amplifié par un bon milliers d’échos à la manière de ceux qui cognent sur les parois rocailleuses. Il revient peu à peu à lui, mais tout ça pour sentir sa tête être matraquée de l’intérieur, de sentir son cœur battre dans ses tempes tout en ayant l’horrible impression d’être dans un carrousel qui n’arrêterait plus de tourner, qui irait encore et toujours plus vite à la manière de ces centrifugeuses que l’on fait subir aux astronautes.

Sauf que là il n’y avait eu aucune accélération. Plus aucun souvenir, rien : le noir. Une minute de sa vie envolée, volée, une minute durant laquelle il n’avait plus été qu’un corps entrain de danser la tarentelle sur le carrelage, un corps dont les yeux avaient eu si peur qu’ils s’étaient retournés pour ne pas voir ça, ou alors peut-être pour regarder à l’intérieur et voir ce qui clochait. Pendant une minute on l’avait privé de tout contrôle, pendant une minute il n’avait été rien, rien qu’un cadavre animé devant les yeux écarquillés et paniqués de ses proches.

Ces yeux justement, il commençait tout juste à les voir. Petit-à-petit au fur et à mesure que les siens daignaient reprendre du service. Le brouillard se dispersait gentiment, les pixels se réalignent progressivement entre deux turbulence sur l’écran, un éclair par-ci, un éclair par-là. De la neige, comme sur ces chaînes qui ne reçoivent aucun signal, ces points noirs et blancs qui bougent de droite à gauche, de haut en bas, qui tourbillonnent et qui rajoutent à ce vertige qui ne cesse pas.  Ces yeux donc, il essaye de les fuir, il les sent braqués sur lui, à l’observer  horrifiés comme s’il venait de commettre un meurtre devant eux ou alors comme s’il était le diable en personne. Ecarquillés, les pupilles dilatées au maximum pour ne rien rater de ce qui se passe, en alerte comme s’ils étaient menacés, tels des animaux en pleine savanes qui auraient vu quelques prédateurs s’approcher pour les déchiqueter.

Et tout se mélange : les échos, le vertige, le bourdonnement dans les oreilles, ce cœur qui n’arrête pas de tabasser dans sa tête, comme si lui aussi avait peur de ce corps qui reprend peu à peu connaissance, comme s’il cherchait par tous les moyens de s’échapper. Viennent encore les sueurs froides. Ca dégouline sur ses tempes et pourtant, et pourtant il a froid et il tremble, la chair de poule s’est répandue sur sa peau comme une avalanche que l’on déclenche involontairement.

Il se redresse, enfin il essaye. Position assise, histoire de ne pas aller trop vite car le concert n’est toujours pas fini et semble en fait s’amplifier au fur et à mesure, comme s’il fallait faire encore et encore plus de bruit, comme si le cerveau lui aussi manifestait sa peur de ce qui venait de se produire, comme s’il essayait de montrer qu’il était encore bel et bien vivant malgré ce black out. Et l’air, l’impression qu’on lui a tout enlevé, les poumons sont vides et s’emballent eux aussi à la recherche d’oxygène, son torse se lève et s’abaisse de manière totalement incontrôlée, à la manière d’un océan en pleine tempêtes : chaque vagues plus haute que la précédente.

Et ces regards qui restent fixés sur lui, qui le dévisagent comme s’il leur était possible d’effacer ce qui venait de se passer, de changer la réalité, de la remodeler rien qu’en le regardant.

Puis quelques mots arrivent à ses tympans. Une question, toujours la même, sort des paires de lèvres qui l’entourent, ces sons qui se veulent rassurants, qui se veulent doux mais qui trahissent une angoisse durement voilée. Elles ont l’effet d’une flèche, ces questions, plantées dans les oreilles, dans son cerveau, dans sa poitrine, dans son bide. Il tremble, il essaye de se contenir, ça fait mal, partout ça fait mal. Ses yeux se ferment, se crispent. Non rien ne doit sortir, rien, il faut que ça reste à l’intérieur, cette merde est à l’intérieur, toute la merde est à l’intérieur, c’est en lui que c’est pourri il faut surtout pas que ça ne sorte.

Pourtant impossible de se contrôler…encore. Même conscient il n’y arrive pas. Il enlace les bras les plus proches de lui, enfouit sa tête entrain d’exploser dans une poitrine et se laisse aller. Ses cordes vocales hurlent, sanglotent et sursautent dans sa gorge, traumatisées. Tout son corps se crispe au rythme de ses sanglots, ses doigts agrippent du tissu, de la peau au passage et se serrent à en devenir blanc comme du fer chauffé dans un fourneau. De ses yeux se déversent des torrents de haine, de culpabilité, de dégoût, de rage, d’impuissance et de colère. Ses tympans lui font mal, comme si on lui enfonçait des poinçons dans les oreilles. « C’est cette merde qui sort. » Pense-t-il, comme si deux yeux ne suffisaient pas à faire sortir son ras-le-bol face à cette « chose » qui lui pourrit la vie et qui – après l’avoir laissé tranquille juste le temps de se dire que tout va bien, qu’enfin il en était débarrassé – revient le kidnapper au vu et au su de tous. Mais c’est de son bide que tout vient, c’est de là que tout part. La bouteille de verre a pété, la tempête se déchaine enfin…peut-être lui fallait-il ça pour que tout ça sorte.

Et elle. Elle a beau lui dire que ce n’est rien, que ce n’est pas grave. Elle a beau le serrer fort de ses bras gigantesques de maman qui voudraient le protéger du monde entier, elle a beau retenir ses propres larmes devant le désarroi de son fils, rien n’y fait.



Dimanche 4 janvier 2015 à 23:37

 

Voilà, ceci est ma petite contribution à l'atelier "Les Jolies Plumes" auquel je participe pour la première fois. Pour celles et ceux qui viennent me lire ici, vous remarquerez bien vite que le blog a piètre allure...À vrai dire vous verrez surtout que la plupart des textes datent. Ca fait un moment que je n'ai plus rien posté ici et je n'ai pas réellement l'intention d'écrire beaucoup plus ici à l'avenir que les thèmes qui nous serrons proposés pour "Les Jolies Plumes". Ceci explique donc assez facilement le "physique" du blog que je ne retoucherai pas, tout simplement car ce n'est pas le plus important.

Je me permets d'expliquer rapidement mon texte. Le sujet était donc : "Et si ?" On a tous des regrets. Et si l'on pouvait remonter le temps, revenir en arrière et faire d'autres choix, prendre d'autres décisions ? Votre personnage a cette possibilité, alors, que va-t-il changer dans sa vie et quel impact ce changement aura-t-il ? A la première lecture du thème, je me suis dit qu'il était fait pour moi...le "Et si ?" en tous les cas...le reste ne me parlait pas beaucoup...j'ai donc décidé de prendre quelques libertés. Le texte ne parlera pas de choix différents dans une vie, ni de leur impact sur la suite de la vie d'un personnage. Je parle ici de moi, et non pas d'un quelconque personnage, je trouve cela plus authentique, plus "brute de décoffrage" et j'espère que c'est ce que vous ressentirez en lisant tout cela. "Et si ?" pour moi représente la croisée des chemins, les possibles qui s'ouvrent mais surtout ce monde parallèle que l'on se crée et que l'on ose pas toujours vivre..."Et si" c'est la frustration, c'est la peur de se lancer dans ce qui pourrait être une magnifique histoire...

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On se demande tous un beau jour si on a pris le bon chemin, si on a emprunté les bonnes routes, si les pavés que nous avons foulés nous étaient bel et bien destinés… Pas un jour ne passe sans que je ne me demande si j’ai pris la bonne voie au carrefour, pas une seule seconde ne se passe sans que je me demande quel impact aurait eu sur ma vie un mot prononcé différemment, un silence hurlé, un cri étouffé. Quoi qu’il arrive, ce sont des questions qui se succèdent, telles des gouttes de pluie.  « Ai-je fait le bon choix ? Suis-je au bon endroit ? Est-ce que je suis entouré des bonnes personnes ? Est-ce que je leur apporte ne serait-ce qu’un seul petit quelque chose ? Suis-je à ma place avec eux ? » Puis petit à petit les gouttes se font plus denses, se succèdent de plus en plus rapidement et c’est la panique à bord, le vent se lève, c’est la tempête, les éclairs qui zèbrent le ciel les uns après les autres et le tonnerre qui gronde : « Qui suis-je ? Où suis-je ? Dans quel état j’ère ? Que fais-je ici bas ? Mais surtout, surtout oui : Qui suis-je ? »

 

 On cherche tous à savoir qui l’on est, quelle est notre place dans ce monde…mais surtout, on essaye de suivre cette folie ambiante. Ca va vite, trop vite, beaucoup trop vite ! On nous dit qu’il faut apprendre pour pouvoir trouver un travail, trouver un travail pour avoir de l’argent, avoir de l’argent pour avoir une belle vie, avoir une belle vie pour être heureux. Tout semble être simple, il faut « juste » trouver sa voie et s’y tenir sa vie durant, il faut « juste » trouver « la » bonne personne avec qui passer sa vie. J’ai toujours cette impression un peu amère que la vie est « simple » car il faut « juste » faire « juste ». Les codes sont là, il ne faut « que » les appliquer, se conformer, avancer selon ce que l’on attend de nous…À vrai dire j’ai l’impression de ne pas vivre à la bonne époque…aujourd’hui tout est tracé, aseptisé…il n’y a plus aucun voyage qui n’a déjà été fait, il n’y a plus d’horizons à découvrir qui ne fut déjà foulé un jour, il n’y a plus de bateau voguant vers des terres inconnues. Non…aujourd’hui on « planifie » car il ne faut pas prendre de « risque ». Alors oui on se conforme, on avance comme on nous le demande et on laisse de côté ce bon millier de tempêtes qui rugissent à l’unisson dans une petite bouteille de verre pas plus grande que notre poing, qui se loge dans notre estomac et nous lessive le ventre en permanence. On se dit que ce n’est pas « normal » et du coup on essaye de se normaliser, de s’aseptiser, de se conformer et l’on se dit que c’est bien chez nous que ça cloche si l’on ne sent pas « à sa place » si l’on ne trouve pas « sa » voie, si l’on ne comprend pas comment les autres font pour se satisfaire de tout ça.

 

 Parfois cependant – dans des moments d’intense narcissisme et d’égocentrisme je l’avoue – je me dis que ce n’est pas moi qui ai tord, mais les autres. Non pas qu’ils ne veulent pas comprendre mais tout simplement qu’ils ne peuvent pas. Car dans ma tête, c'est un bric-à-brac de désordre et de bazar, un fourbi des pensées les plus hétérocycliques. Un tintamarre de cacophonies des plus dysharmonieuses, un barouf du diable, un boucan d'enfer, ça fait un raffut pas possible vous imaginez pas. Ca se bouscule, ça se cogne, ça va dans un sens, puis dans l'autre. Ca n'a ni queue, ni tête, ça fait des pieds et des mains, ça hurle à tue-tête ça prend ses jambes à son cou, ça revient dard dard, ça prend tout au pied de la lettre et pourtant ça n'est jamais sérieux. Tout ça en un joyeux tohu-bohu. Bref c'est un grand ramdam qui, ma foi, ne veut pas dire grand chose et ne mène nul part, et encore moins à Rome. En clair, ça ne l'est pas, et en gros ça l'est un peu trop. C'est souvent très vague, à l'âme et parfois un peu trop terre-à-terre, même si je suis un peu dans lune. Des fois on me demande de redescendre sur terre mais tout de suite je vogue vers d'autres cieux et pourtant je n'en perds pas le nord, mais en tout cas la raison, qui elle ma foi a tord, ou a raison qui sait ? Vous n'avez rien compris ? Tant mieux car à vrai dire je ne sais même pas moi si je comprends réellement tout ça. Le fait est que ça ne s’arrête pas. Alors quid me direz-vous ?

 

Rien justement….strictement rien. La plupart du temps des silences, le plus souvent des remises en question qui ne s’arrêtent pas, à chercher la petite bête chez moi et non chez les autres…mais surtout…une envie viscérale de hurler et ne plus s’arrêter. Une envie de dire : "Je suis là…Je vis ! JE SUIS ! HEY HO ! VOUS M’ECOUTEZ ?! VOUS ÊTES LA ?! BON SANG MAIS REGARDEZ-MOI !!! Vous ne comprenez pas que vos codes m’étouffent ? Que vos saloperies de « normes » m’emprisonnent, m’enferment et m’empêchent « d’être » ?" 


Mais tout ça me fait peur, horriblement peur….car au final la seule question qui reste dans tout ça me terrifie : "
Et si « je » était un autre ? "

 

Mercredi 17 novembre 2010 à 23:24

Envie de faire la fête, de rire, de délirer. Envie d'être, envie de sauter, de danseràenavoirmalauxjambes. Envie de tout ça tout ça.

Simplement exploser et sauter et s'envoler, haut, très haut.

Lundi 15 novembre 2010 à 1:21

Où est-ce qu'on en est ? Où est-ce qu'on va ? Qu'est-ce qu'on fou ici ? Pourquoi ici et pas ailleurs ? Le futur ce sera quoi ? C'est quoi le bonheur ? C'est quoi être heureux ? C'est quoi réussir sa vie ? Est-ce qu'on a encore un espoir ? Et puis à quoi bon ?

Les questions c'est comme des gouttes de pluie. Il y en a une qui tombe, bientôt suivie par des milliers d'autres et ça tombe et ça tombe, de plus en plus, encore et encore jusqu'à ce qu'on sature et tout à coup : Bam l'éclair qui déchire le ciel, suivit bientôt par d'autre. Et ça explose, encore et encore et encore.

La jeunesse dit-on est la plus belle phase de notre vie. Pourquoi est-ce que j'ai si peur alors ? Le monde qui nous entoure semble étrange et ce de plus en plus jour après jour. N'y-a-t-il donc personne pour crier "stop" ? Pour dire au monde d'arrêter de tourner l'espace de 2 minutes ? Histoire qu'on puisse un peu regarder autour de nous, souffler un peu et réfléchir un peu à tout ce qu'on fait ? On a 20 ans et dans une fraction de seconde on en aura 30. Le temps semble filer à une allure folle comme pour dire : T'as des projets, tu n'en réaliseras aucun. Juste pour te faire croire que du temps tu en as avant de foutre un énorme poing dans la gueule en te faisant retourner à la réalité et à te dire : Le temps t'en as pas, tu changeras rien. Poussière tu retourneras à la poussière et poussière tu ne laisseras aucune marque sur les meubles, le plumeau passera assez vite pour te balayer et personne ne se souviendra de toi, tu n'auras laissé aucune marque, aucune empreinte et surtout...tu n'auras strictement rien changé. Et le monde continuera de tourner, de plus en plus vite. On continuera à avoir mal au bide encore et encore, avoir le tournis, ne plus savoir où l'on est et on continuera à foncer dans le mur sans s'en rendre compte. Et tout ça semblera tristement normal aux yeux de tous, parce qu'on continuera encore et encore à vouloir se faire du fric et encore du fric et à s'en ficher de la génération qui suit parce que finalement c'est pas notre problème. Vivre pour vivre...ouais j'aimerais avoir autant peu de scrupules.

Dites-moi. Est-ce que tout ça semble avoir le moindre des sens à vos yeux ? C'est absurde pour moi. Mais pourtant vivre c'est tellement beau, ça fait des papillons dans le ventre tout le temps parce qu'on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Alors on fait des plans sur la comète et ça met des sourires sur nos lèvres. Parce qu'on se fixe des buts, qu'on atteindra sans doute jamais, mais des buts qui sont là et qui sont censés donner un sens à notre vie. Alors ça tourbillonne encore et encore, toujours et tantôt ça fait du mal, tantôt ça fait du bien et on se sent simplement vivant mais les questions n'en restent pas moins les mêmes. Et on palabre et on palabre. On écrit, on déblatère parce que c'est tout ce qu'on sait plus ou moins faire, sans agir. Ca rassure. De toutes façons les grands, eux, ils savent de quoi ils parlent. Ils nous parlent d'économie, de gros sous. De banques qui risquent de faire faillite si l'état n'est pas derrière eux, mais ils oublient bien vite les petites gens dans la rue qui crèvent parce que l'état préfère être derrière ses banques. Alors oui je trouve tout ça absurde, le fric avant l'humain. Bientôt sur cette planète il ne restera plus que des montagnes de billets de banque et des tours faites de pièces de monnaies et l'on se souviendra qu'un jour il y eut ce qu'on appelle "l'homme" en regardant ces beaux billets et ces belles pièces d'argent ou d'or sur lesquels sont imprimées les faces de ceux qui ont fait "l'Histoire."

Alors continuons à faire des plans sur la comète. Qui sait ? Ca pourrait marcher.

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